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SOLIDARITE INTERNATIONALE

Sommaire

Voir aussi le dossier du MOC Nancy, responsable de la campagne 'Une Objection pour Tous' pour le MOC.

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MACEDOINE - Promotion de l’objection de conscience

infos du 12/02/03

Peace Action a effectué en décembre dernier une campagne d'affichage et de tractage pour la promotion de l'objection de conscience. Ce fut du même coup l'occasion de mettre en avant l'infoline et le bureau de l'objection de conscience macédonien où il est possible de se renseigner sur les différents moyens d'objecter à l'armée, que ce soit par le biais du service d'objecteur de conscience, l'action non-violente, la désobéissance civile...

Objection à la conscription

La loi de défense macédonienne offre deux possibilités aux personnes qui refusent pour motifs religieux ou moraux de porter les armes : un service militaire sans arme ou le service civil d'objecteur de conscience dont la forme (mode d'agrément des structures, moyen de financement...) est très proche de celui en vigueur en France avant 1997. Le service civil est de 9 mois alors que le service militaire est de 6 mois. En revanche a été obtenue l'abrogation du premier alinéa de l'article 10 de la loi de défense qui ne permettait la demande de statut que dans les 15 jours suivants l'ordre d'appel. L'objecteur de conscience peut donc faire sa demande à tout moment y compris dans le cadre de la mobilisation.

D'après Peace Action, 25 demandes pour un service civil ont été effectuées. 7 ont été acceptées (5 objecteurs étant actuellement en service), les autres étant toujours en cours d'instruction, particulièrement d'anciennes demandes efectuée antérieurement à la nouvelle loi de défense (permettant l'objection à tout moment) voire antérieurement à la reconnaissance du droit à l'objection de conscience.

Peace action tente de mettre en place un centre de doc et d'information sur l'antimilitarisme, l'action non-violente, la désobéissance civile et les droits de l'hommes. Tout don en documents, vidéo... sont les bienvenus

Peace Action avait participé le 15 mai 2002 à l’action bloquant une entrée de l’OTAN à Bruxelles afin d’attirer l’attention sur le droit à l’objection dans les Balkans avec des objecteurs et objectrices turques, croatiens, finlandais, belges, français, allemand, espagnols, hollandais et anglais

Bureau d’information sur l’objection de conscience de Peace Action : , tel/fax (tel./faks): ++389 2 362 477

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197 jours de prison pour un objo finlandais !

Aseistakieltäytyjäliitto, groupe des objos finlandais nous fait part de la situation de Pyry Nurmi, un objecteur total (dont le refus d'effectuer le service militaire inclus le service de substitution destiné) finlandais qui vient de commencer sa peine de 197 jours de prison.

Pyry Nurmi agée de 19 ans et originaire d'Helsinki est un objecteur de conscience ayant obtenu son statut. Il fut appelé pour effectuer un service civil de substitution en août 2000. Au lieu de s'y rendre, il a annoncé son refus aux autorités et cela dès juin 2000. Son objection totale au service militaire se base sur des motifs de conscience. "Je ne veux pas être impliquer dans le maintien de l'ordre du monde qui est basé sur des structures militaristes" a-t-il signifié lors de son audience. Il perçoit le service de substitution comme étant punitif et n'étant pas une réelle alternative au service militaire. De ce fait, il considère l'objection totale (et donc l'insoumission) comme étant la seule action possible, un refus clair de système de la conscription et de tout ce qui est militaire.
La District Court de Loviisa a condamné Pyry le 5 décembre 2000 à 197 jours d'emprisonnement. Cette peine fut confirmée par la cour d'appel d'Helsinki.
Au moins 22 objecteurs de conscience sont en ce moment emprisonnés en Finlande, ce qui un chiffre en très forte hausse.

Envoyez vos lettre de soutien (en anglais) :
Pyry Nurmi
Suomenlinnan työsiirtola
Suomenlinna C 86
00190 HELSINKI
Finland

NOUS APPELONS A LA LIBERATION DE TOUS LES OBJOS EMPRISONNES !

Envoyez vos lettres de protestation aux autorités finlandaises ou à l'embassade de Finlande :

The President of the Republic
Ms. Tarja Halonen
Tasavallan presidentin kanslia
Mariankatu 2
00170 Helsinki
tel: (+)-358-9-661133
fax: (+)-358-9-638247
e-mail: presidentti@tpk.fi

Prime Minister
Mr. Paavo Lipponen
Post Box 275
00171 Helsinki
FINLAND
e-mail: paavo.lipponen@vnk.vn.fi

Minister of Labour
Ms. Tarja Filatov
Post Box 524
00101 Helsinki
FINLAND
e-mail: tarja.filatov@mol.fi

Minister of Defence
Mr. Jan Erik Enestam
Post Box 31
00131 Helsinki
FINLAND
e-mail: jan-erik.enestam@plm.vn.fi
fax: (+)-358-9-653 254

Nous vous prions d'envoyer une copie de vos courrier au groupe d'objo finlandais :
Aseistakieltäytyjäliittop, fax (+)-358-9-147297 , e-mail: akl@aseistakieltaytyjaliitto.fi


Info reçue via Andreas Speck de l'IRG :
War Resisters' International / Internationale des Résistants à la Guerre
Conscientious Objection and Conscription Documentation Centre
5 Caledonian Road * London N1 9DY * Britain
Tel.: +44 20 7278 4040 * Fax: +44 20 7278 0444
Email: concodoc@wri-irg.org * http://wri-irg.org

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Allemagne : Un réfractaire emprisonné

L'objecteur total au service militaire allemand, Malik Sharif a été une nouvelle fois condamné le 3 janvier 2002 par la cour militaire disciplinaire à 21 jours de détention amenant son total à 77 jours. Cette mesure disciplinaire tend à promouvoir l'accomplissement du devoir de service national et non à punir... Elle dépasse cependant le tarif habituelle de 63 jours…
Ce jeune de 19 ans fait partie de quelques 150 objecteurs réfractaires qui se déclarent chaque année. Il milite en Allemagne au sein de la Campagne contre la Conscription.

Supposé débuter son service militaire le 1er novembre 2001, Malik s'est présenté à la caserne le 3 en refusant d'obéir à un quelconque ordre militaire depuis. Il fut immédiatement arrêté totalisant 56 jours de détention en cellule de 6 m2. Cette nouvelle condamnation de 21 jours semblent montrer un renforcement de la répression à l'encontre des
réfractaires.
Malik Sharif devrait être ensuite exempté de service militaire avant de passer devant les tribunaux où il risque une peine maximum de trois ans pour refus d'obéissance.

Soutien à Malik :
Malik Sharif
Wache
Freiherr-von-Fritsch-Kaserne
Birkenweg 10
25524 Breitenburg
GERMANY

Protestation contre sa situation :
Hauptmann Gräwe
8. Sanitätsregiment
Freiherr-von-Fritsch-Kaserne
Birkenweg 10
25524 Breitenburg
GERMANY
Fax: +49-4826-374282

Comité de soutien
Kampagne gegen Wehrpflicht,
Zwangsdienste und Militär
Kopenhagener Str. 71
10437 Berlin
Tel. 030-440 130 0
Fax 030-440 130 29
mailto:info@kampagne.de
http://www.kampagne.de

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Suisse : un objecteur fait la grève de la faim

Après six semaines de grève de la faim, Marino Keckeis a renoncé le dimanche 31 mars. Si ses jours ne sont pas en danger, il est moralement très atteint par l’absence de réponse des autorités à sa question toute simple : "Pourquoi lui et d’autres qui refusent le service militaire pour raison de conscience doivent-ils exécuter une peine de prison bien qu’ils sont prêt à effectuer un service civil ? ".

A ses courriers au ministres, des réponses de leur secrétariat indique qu’ils ne veulent se prononcer sur la question afin de ne pas interférer avec d’autres responsabilités (tels les tribunaux).

Marino poursuit donc sa peine de prison avec pour satisfaction d’avoir tout au moins mis sur la place publique la problématique inadmissible qui régit le service civil en Suisse.
15 000 signatures ont été réunies afin de demander au parlement l’abolition de l’examen des convictions morales qui est une réelle entrave à l’accès au service civil pour ceux qui souhaitent objecter au service militaire.

Pour plus d’information :
Armee Ade - Beratungsstelle für Militärverweigerung und Zivildienst
Stationsstrasse 32, Postfach 9777, 8036 Zürich; SWITZERLAND
Phone +41-1/450 37 37, Fax +41-1/450 41 46
E-Mail beratungsstelle@zivildienst.ch
http://www.zivildienst.ch

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Grèce : un objecteur en procès le 16 avril 2002

Lazaros Petromelides, objecteur de conscience grec fait à nouveau face aux juges le 16 avril 2002. Ce père d’un enfant travaille dans le soutien aux réfugiés et sans logis. Il est membre de l’HACO, association hellénique d’objecteurs de conscience depuis 1991. Appelé à servir dans la marine grecque en 1992, il a argumenté son refus de servir dans les forces armées, demandant une solution alternative non militaire d’accomplir ses obligations nationales. Le service civil n’existait pas alors et fut déclaré insoumis en mars 1992. 3 mois plus tard, il se voyait interdire de voyager à l’étranger.

En décembre 1996, Lazaros a comparu devant le tribunal militaire de la marine pour refus de servir en période de mobilisation générale (la Grèce est en état de mobilisation générale depuis l’invasion de Chypre par la Turquie en 1974). Afin d’éviter l’arrestation lors du jugement, Lazaros a envoyer une défense écrite afin d’expliquer sa position. La réponse du parquet fut un mandat d’arrêt malgré la promesse du ministre de la défense de porter au parlement une loi reconnaissant le droit à l’objection de conscience. Cette loi fut d’ailleurs votée moins de 4 mois plus tard.

Lazaros fut arrêté en avril 1998 et au lieu de se voir libérer après notification à sa caserne, il fut détenu illégalement à la prison militaire de Corinthe. Il fut libéré 5 jours après suite à une mobilisation médiatique très forte suite à une décision du tribunal militaire (Marine) du Pirée afin qu’il puisse formuler sa demande de statut d’objecteur de conscience. Lazaros reçoit ce statut en janvier 1999 et fut affecté pour 30 mois à 550 km de son domicile et de sa famille alors qu’il n’aurait eu que 4 mois à effectuer dans une zone géographique proche de son domicile s’il avait accepté de rejoindre l’armée.
Lazaros a refusé de se présenter à son affectation considérant que son ordre de route contrevenait à la constitution de la Grèce. En revanche, il s’est adressé en mars 1999 à la Haute Cour de Justice Grecque (cour constitutionnelle), seule option légaliste à sa disposition.
Le tribunal du Pirée n’a pas voulu en tenir compte et lui a retiré son statut d’objecteur avant de le convoquer à nouveau en avril 1999 pour le condamner à 4 ans d’emprisonnement. Lazaros s’est donc retrouvé détenu à la prison militaire de Corinthe.
Deux mois et demi plus tard, de par sa démarche devant la haute cour de justice, il est libéré en appel dans l’attente de la décision de la cour constitutionnelle. Depuis, le ministre de la défense a signifié devant l’assemblée parlementaire que le gouvernement travaillait à une modification de la loi de 1997 en accord avec un rapport qui a donné raison à la requête de Lazaros, le rapport Ombudsman.
Malgré tout, Lazaros fut enjoint à sa sortie de prison de rejoindre sa base militaire, ce à quoi il s’est bien entendu refuser. Un nouveau mandat est émis à son encontre pour le même délit.
Trois ans plus tard, la haute cour de justice n’a toujours pas rendu sa décision et Lazaros doit à nouveau comparaître. Même si la première condamnation devrait toujours être suspendue, il risque d’être à nouveau mis en prison au titre du second mandat d’arrêt !

La situation de Lazaros est représentative de celle de nombreux objos grecques avec multiplications des mandats d’arrêt et des poursuites rendant confus toute affaire, y compris pour les tribunaux.

Seules des solutions radicales peuvent apporter une solution acceptable soit, entre autres :
- Libération sans condition de tous les objecteurs incarcérés,
- Respect du droit à objecter au service militaire pour raisons de conscience,
- Jugements des objecteurs devant des tribunaux civils et non militaires,
- Désengagement de la responsabilité du ministre de la défense pour ce qui est des objecteurs de conscience,
Mise en accord de la loi avec le rapport du Ombudsman.

Pour plus d’info :
Association of Greek Conscientious Objectors, 35 Valtetsiou str., Athens
10682, Hellas (Greece), Tel.-fax c/o (003010) 6450832, Email greekco@hotmail.com

Afin de réclamer le droit à l’objection de conscience :
- Mr. Ioannis Papantoniou, Minister of Defence, 151 Mesogeion av., Holargos
15500, Hellas (Greece), tel. (003010) t?? 6544053/6452046, fax: 6443832,
Email: minister@mod.gr
- Mr. George Papandreou, Foreign Minister, 5 V. Sophias av., Athens, Hellas
(Greece). Tel: (003010) 3681800/ 810/ 811, fax: 3611180 Email: mfa@mfa.gr
- The Prime Minister's Office, 119 Irodou tou Attikou (Herod of Attica)
str, Athens 10674, Hellas (Greece), Email: mail@primeminister.gr
- President of the Republic, B 7 V. Georgiou av., Athens, Hellas (Greece) tel
(003010) 7283111


Source : http://www.glasnostmedia.ru

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Corée du Sud : L'objection dans un pays techniquement en guerre !

Techniquement, la Corée du Sud est toujours en guère avec la Corée du Nord. Une situation qui rend très difficile la remise en question du service militaire d’une part mais aussi des nombreux objecteurs de conscience qui refuse d’être impliqué dans tout conflits ou préparation de ces conflits.
Plus de 1600 jeunes coréens sont en prison pour refus de se soumettre au service militaire pour raisons morales ou religieuses. Ils sont jugés à un rythme d’environ 600 l’année.
Comme cela vient de se faire en Russie, la cour constitutionnelle est en train de réviser la loi, celle-ci étant dénoncée comme incompatible avec les droits fondamentaux de la personne. A noter que dans un pays où le service militaire est de 26 mois, il est à craindre qu’un service civil alternatif qui serait probablement introduit si une loi tient compte de l’objection de conscience soit d’une durée prohibitive.
Dans un pays où la religion Bouddhiste est suivie par 37% de la population, l’armée craint que même un tel service pourrait rencontrer trop d’adeptes mettant, à leurs yeux, la sécurité de la nation en, péril. L’armée considère en effet, qu’une attaque des nord-coréens est toujours imminente, même si l’imminence dure depuis quelques années déjà ! Apparemment, seule la prison paraît suffisante pour convaincre suffisamment d’appelés de se rendre sur leur lieu d’incorporation.
Oh Tae-Yang, un jeune boudhiste de 26 ans n’est pas de ceux là. Il signifie : “ J’objecte à l’armée car, en tant que Bouddhiste, je m’oppose à l’action de tuer. Si je servais dans l’armée, cela violerait tout ce en quoi je crois ”. Oh Tae-Yang espère bien que son action face à la loi pourra faire pression pour que la cour constitutionnelle accepte la nécessité de prendre en compte l’objection de conscience. Mais d’ans l’état actuel des choses, il va devoir faire face très bientôt aux charges d’insoumissions.
Il risque 3 ans de prison et un casier judiciaire à vie, à l’instar du jeune adventiste Young-chul Yoon, condamné le 29 mars 2002 pour avoir refuser de porter les armes lors des classes de son service militaire.
Le groupe Coréen de solidarité avec les objecteurs de conscience et le groupe d’avocats pour une société démocratique (MINBYUN) ont indiqué dans leur rapport présenté à la commission des droits de l’Homme de l’ONU que 1640 objecteurs de conscience était incarcérés en décembre 2001.

Pour protester de la situation de l’objection de conscience devant les autorités coréennes :
- Ministry of Defence
Fax: +82-2-748 6895
email: webmaster@mnd.go.kr

- Kim Dae-jung (President)
Cheong Wa Dae - Office of the President of South Korea
1, Sejongono, Jongo-gu, Seoul 110-050
KOREA (Republic of)
Fax: +82-2-770 0084
email: webmaster@cwd.go.kr

Le rapport MINBYUN est dispo via l’IRG :
War Resisters' International Conscientious Objection and Conscription Documentation Centre
5 Caledonian Road * London N1 9DY * Britain
Tel.: +44 20 7278 4040 * Fax: +44 20 7278 0444
Email: concodoc@wri-irg.org
http://wri-irg.org

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Yougoslavie : nouvelle loi sans rien de nouveau !
Objection de Conscience en Yugoslavie (Serbie et Monténégro)
Par Igor Seke

La Yougoslavie a adopté une nouvelle législation pour l’armée Yougoslave en janvier 2002, mais cette loi n’inclut aucune mesure quant à l’objection de conscience. Les objecteurs de conscience peuvent à leur actuelle effectuer un service sans armes au sein de l’armée Yougoslave –pas vraiment satisfaisant- Les média portent parfois à confusion en écrivant sur “ un service militaire en civil ” et certains ont même présenté cette option comme un service civil ingénieux mettant en erreur de nombreux conscrits. En fait, la seule évolution substantielle est le racourcissement du service militaire : de 9 mois pour le service armée et de 13 pour le service non armé.
Il nous est très difficile de nous rendre compte si nous nous rapprochons de notre but à moyen terme (la mise en place d’un service totalement civil) surtout à la vue de notre contexte politique :

- Avec l’arrestation de Momcilo Perisic, ancien chef de l’armée Yougoslave et membre du conseil de sécurité de la République Fédérale de Yougoslavie, les services secrets de l’armée yougoslave ont montré qu’ils étaient toujours très organisé et bien informé.
- L’accord entre la Serbie et le Monténégro pour créer une union de deux pays a considérément ralentit le travail des institutions fédérales qui sont censées régir les lois fédérales (telle la loi sur le service civil). La nouvelle union bénéficiera d’une nouvelle constitution à laquelle les lois devront s’adopter. C’est ainsi que, pour le moment, seule la loi de coopération avec le tribunal de La Haye fut votée à cause des nouvelles sanctions économiques auxquelles la Yougoslavie devait faire face. Notre gouvernement considère que toutes les autres lois peuvent attendre la mise en place de la nouvelle union.
- Le loi de coopération avec le tribunal de La Haye a déterré de vielles divisions entre “ traitres ” et “ patriotes ”. Les sondages montrent qu’une large majorité de la population serbe s’oppose à l’extradition de ceux accusés de crime de guerre, spécialement, Karadzic, Mladic, Sljivancanin… Des affiches de Karadzic recouvrent les murs de Belgrade, de même que les affiches de la “ chetnik ” armée (guérilla nationaliste serbe) disant “ Ne vous inquiétez pas : nous vous attendons ”.
- Le suicide de Vlajko Stojiljkovic, ancien ministre de la police serbe, devant le parlement fédéral alors qu’il était en tête de liste pour l’extradition avec l’espoir que cela puisse provoquer des clash entre les citoyens d’opinions différentes comme signifié dans sa lettre de suicide. Ce suicide est un exemple évident de la faible valeur que peut avoir la vie en Serbie. Si on considère le peu de prix qu’il donna à sa vie, on ne peut qu’imaginer le peu de cas qu’il pouvait faire de la vie des autres, que ce soit celles des officiers qu’il commandait ou celles des personnes qu’il a combattu en Kosove et ailleurs, civiles comme militaires. Peut-être ne devrions-nous pas faire attention à ce qui paraît être de la politique quotidienne, mais il est important pour chacun de voir que les règles qui sont mises en valeur dans notre société sont loi de la démocratie et de la légalité dont nos autorités parlent ou rêvent. En réalité, nous faisons face à une société entièrement militarisé.

En ce qui concerne l’objection de conscience, nous avons eu beaucoup d’activités depuis le début de cette année 2002 :
- Le 19 janvier nous nous sommes retrouvés à une trentaine de militants de toute la Serbie (14 villes différentes) dans les locaux de Women in Black. Lors de cette réunion, les représentants de YUCOM nous a indiqué que l’initiative de loi sur l’objection de conscience signée par plus de 30 000 soutiens était toujours coincé dans les méandres de la bureaucratie du parlement fédéral. Nous avons décidé d’agir plus localement pour tenter de rassembler des informations sur les institutions où pourraient être effectué un service civil. Il a aussi été question du recrutement des mineurs par les lycées militaires qui sont sous la juridiction du ministère de la Défense et non de l’Education. Nous avons conclut que cela était en contradiction avec toute les déclaration des droits de l’enfant et que nous devrions mettre en place une campagne contre l’utilisation militaires des mineurs.
- En février, nous avons publié le “ Prigovor n°9 ”, la lettre d’information pour l’antimilitarisme et l’objection de conscience. Une version test se trouve on-line sur http://prigovor.tripod.com (en Serbe uniquement pour l’instant).
- Mi février, nous avons aussi imprimé 20 000 tracts afin de clarifier les terme de “ objection de conscience ”, de “ service civil ” et de “ service sans armes ”. Les media, tel qu’indiqué ci-dessus ayant causé beaucoup de confusion avec la mauvaise interprétation de ces termes à laquelle ils ne souhaitent pas apporter de correction. C’est pourquoi nous avons imprimé ces tracts pour les distribuer en Serbie et au Kosovo. Ces tracts ont eu un effet quasi-immédiat avec beaucoup d’appel de personnes indiquant leur volonté de participer à notre action.
- Notre recherche de structure à même d’accueillir des objecteurs de conscience fut assez positif. Nous avons reçu pour l’instant des réponses de plus de 50 organismes prête à prendre des objecteurs de conscience, et cela bien que nous n’ayons pas encore fait ce travail sur Belgrade. Nous nous attendons à ce que ce nombre soit donc plus important quand ce travail sera terminé.
- Nous avons pris contact avec la Croix Rouge Yougoslave. Celle-ci a remis sa proposition à l’armée yougoslave lui demandant de permettre aux objecteurs de conscience de servir à la Croix Rouge. L’idée n’a pas plus aux représentants de l’armée qui demandait sous quelles ordres seraient les objecteurs s’ils étaient en service à la Croix Rouge. Pour autant, la Croix Rouge Yougoslave a un service d’information très bien organisé qui pourrait nous être très utile dans le cadre de futures campagnes.
- Plusieurs réunions de groupes d’objecteurs se sont tenues pour préparer les actions du 15 mai, la journée internationale des objecteurs de conscience. Pour l’instant, nous avons décidé d’organiser des actions dans plusieurs villes de Serbie et du Monténégro. A cette occasion, nous allons sortir un nouveau tract avec nos nouvelles revendications : la fin de la conscription et du service militaire obligatoire. Nous pensons accompagner cette demande de positions clairement pacifistes et antimilitaristes. Pour autant, ce n’est pas nécessairement la fin de notre travail sur le service civil, certains d’entre nous n’ayant rien contre, mais nous pensons que le choix de base devrait être ne pas faire de service du tout ou de pouvoir faire celui de son choix (militaire ou civil). Nous nous sommes aussi mis d’accord pour mettre en avant les dépenses militaires (66% du budget fédéral est consacré à l’armée) puisque les guerres dans la région sont finalement terminées, espérons-le : pour toujours.
- En mars, nous avons envoyé nos représentants au forum antimilitariste “ Désertons l’Empire de la Globalisation ” organisé par le MOC à Saragosse, en Espagne.
- Fin mars, dans le cadre de la visite de Women In Black Italie, nous avons organisé un débat sur les mouvements antimilitaristes en Italie et Serbie. De nouvelles formes de militarisation mise en place en Italie de par la fin de la conscription ont été discutées ainsi que différents moyens de s’y opposer. Nous avons discuté des nouvelles interprétations des termes relatifs à la sécurité qu’utilisent l’OTAN et les gouvernement occidentaux. Nous avons expliqué notre problématique spécifique sur la question et avons conclu que nos structures militaires, à leur manières, tentent aussi de trouver leur place dans de nouveaux systèmes de défense collective même si, au cours des 10 dernières années, de par l’implication de l’armée yougoslave dans les guerres de l’ex-Yougoslavie et contre l’OTAN en 1999 ont ralenti ce processus le rendant moins visible du public. Nous sommes conscient de l’intégration de l’armée yougoslave dans un système de défense collective (tel l’OTAN ou le “ alliance pour la paix ”) contraire aux intérêt de la population locale puisqu’ils signifient une militarisation encore plus importante de la région et que notre sécurité ne sera pas améliorée par la présence de soldats plus nombreux sur le territoire (qu’ils soient étrangers ou yougoslave). Seulement, cette intégration pourrait permettre d’améliorer l’image de l’armée yougoslave auprès de l’occident lui permettant de se moderniser et d’acheter de nouvelles armes tandis que l’OTAN pourra maintenir les Balkans sous son occupation.

Note : - Igor Seke travaille auprès du groupe d’objecteur de conscience au sein de Women in Black, Belgrade.
- Ce texte est extrait du fusil brisé n°55 sorti à l’occasion du 15 mai 2002, journée internationale de l’objection de conscience.

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Croatie
Par Natalie Sipak

LLe 6 avril 2002, une nouvelle loi de Défense est passé en Croatie. Un des points les plus importants de cette loi est qu’elle institue clairement la réglementation du service civil (alternatif) dans une loi séparée, sous la juridiction du Ministère de la Justice (à présent) ou le Ministère du Travail et des Affaires Sociales.

Autant que nous le sachions, le projet de loi sur le service civil est terminé. L’ARK n’a pu en voir qu’un avant-projet qui ne paraissait pas très convaincant. Nous avons déjà (avec Amnesty International Croatie) déposé une plainte officielle auprès du ministère de la Justice pour ne pas avoir été invité à rejoindre le groupe de travail sur la loi. Aucune réponse officielle à ce jour.

Il semble que le ministère de la Justice soit maintenant sous pression afin de sortir diligemment la version finale du projet de loi aux vues de la forte augmentation des demandes de statut. L’an dernier, 4009 demandes ont été déposées (seulement 680 en 2000), ce qui représente environ 20 % du nombre de conscrits.

Cette année, 1 500 demandes avaient déjà été déposé en mars (7,5 %) et le nombre ne fait qu’augmenter. Le bureau du service civil (au ministère de la Justice) est complètement débordé et ce, alors qu’il n’y a toujours pas de loi, ni de nouvelles institutions pour s’ajouter à celles qui peuvent recevoir les objecteurs de conscience pour leur service civil.

D’après la réglementation actuelle, le Ministre de la Défense doit contresigner chaque demande d’agrément des institutions souhaitant accueillir des objecteurs de conscience. Depuis deux ans, il refuse sa signature bloquant ainsi toute avancée tant que la nouvelle loi n’est pas votée et la procédure modifiée.

Ces derniers temps, il y a aussi eu une croissance importante des plaintes d’objos quant à la discrimination sociale. La plupart n’ont aucun revenu pendant leur temps de service (le gouvernement n’octroie aucune compensation matérielle sinon le coût des transports publics), mettant en difficulté leur famille faute de moyens financiers suffisants pour survivre.
Dans le cadre juridique actuel, les objecteurs n’ont pas le droit de travailler pendant la période d’accomplissement du service.

Le débat sur l’abolition de la conscription est toujours d’actualité et bien sûr, les opinions divergent. Les angles de vues sont différents de même que les implications : sécurité nationale, budget, adhésion à l’OTAN, etc.
L’ARK promeut ouvertement et constamment la fin de la conscription (de même que la fin de l’armée, bien sûr !), aussi les questions d’un contrôle civil sur une armée qui serait “professionnelle” ont aussi été posées par plusieurs ONG.
L’ARK et les autres ONG travaillant sur la question de l’objection de conscience en Croatie sont constants dans leur “politique” de démilitarisation. Nous assumons et soutenons l’objection totale. Si nous sommes favorables à un service civil alternatif, c’est dans une optique volontaire et non obligatoire d’apporter ainsi une contribution à la communauté.

Le mouvement d’objo en Croatie est assez informel : il y a coopération entre des ONG qui travaillent individuellement sur le sujet et le soutien d’autres ONG engagés dans d’autres activités. Mais il n’y a pas de “mouvement visible” constant. C’est plus un travail individuel quotidien avec des actions et campagnes communes en diverses occasions. Le réseau informel des groupes d’objos en Croatie s’étend sur Zagreb-Vinkovci-Vukovar-Porec-Osijek-Cakovec-Karlovac-Pula.

L’ARK tente (mais sans trop de succès faute de moyens humains) de lier contact avec des ONG de toutes les parties de la Croatie (particulièrement la région de Krajina & Dalmatia) qui pourrait prendre en charge des activités “Objections de Conscience” (conseil, aide juridique, actions, campagnes, etc.).

Le lobbying pour la loi sur le service civil va se poursuivre avec Amnesty International Croatia et d’autres groupes d’objos.

Il y a d’assez bons contacts avec les groupes d’objos de la région (Bosnie & Herzégovine, Slovénie, Serbie, Monténégro, Macédoine) ainsi que différentes idées de coopérations et d’échanges de nos expériences.

Pour la journée internationale des objecteurs du 15 mai, l’ARK débute une campagne publique “C’est plus sûr avec le service civil” qui sera la campagne nationale pour la promotion du service civil et de l’objection de conscience en Croatie. L’idée est de distribuer environ 5000 préservatifs au public (en collaboration avec le réseau d’objo : Zagreb-Vinkovci-Vukovar-Porec-Osijek-Cakovec-Karlovac-Pula). Chaque préservatif sera emballé dans une boîte avec l’information usuelle mais aussi un dépliant indiquant comment et où faire la demande pour un service civil, où s’adresser pour une information supplémentaire au plan local. La campagne va se faire en collaboration avec l’ONG de femmes, CESI –Centre pour l’éducation et le conseil des femmes- basé à Zagreb. Le logo de la campagne est une mitrailleuse coincée dans un préservatif.


Note : - Nathalie Sipak participe à l’ARK (Antiratna Kampanja Hrvatske, Vukovarska 237c, 10000 Zagreb; tel /fax +385 1 615 8711, email ark@zamir.net, website www.zamir.net/~ark/)et est membre du conseil de l’Internationale des Résistant-e-s à la Guerre.
- Ce texte est extrait du fusil brisé n°55 sorti à l’occasion du 15 mai 2002, journée internationale de l’objection de conscience.

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Déclarations publiques d´objection de conscience en Turquie

Erdem Yalcinkaya le 27 octobre 2001 à Ankara.

L'attaque du 11 septembre contre les Twin Towers a provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes. En conséquence, les Talibans d’une part, les USA et leurs alliés d'autres parts se sont opposés. La guerre entre les Talibans -déjà meurtriers de milliers d Afghans- et la coalition menée par les USA m'a rappelé combien la guerre et la militarisation sont horribles.
Les guerres, produits des états afin de maintenir leur puissance, créent des blessures irréparables telles les génocides, la faim et la pauvreté. Je m'oppose à toutes les guerres, terreurs et violences et déclare refuser d’être l’agent d’aucune d’entre elles.
Je n’appartiens à aucun état : Je souhaite un monde sans états, sans frontières, sans autoritarisme et sans violence. L’état apprend à tuer des gens via son armée. Il veut que je renonce à mes opinions pour me forcer à rejoindre l’armée et tuer des gens. Je ne laisserai pas l'état détruire mes opinions et mes rêves car je ne suis ni pour tuer ni être tué sous quelque invocation que ce soit.
C’est pourquoi je refuse de rejoindre l'armée et de servir toute autre institution ou état quelque en soient les conséquences. De même, je n’accepte pas les aumônes qui me sont offertes telles la dispense, les reports ou autres rapports pourris aux fins de me réformer. Je ne me défendrai pas devant la loi pas plus que je n’accepterai un avocat pour me défendre devant les tribunaux qui risquent de me poursuivre.
Je ne veux pas être un meurtrier, que ce soit d’une seule personne ou de millions et le service de remplacement est une tricherie dont je ne veux pas être une munition.
Toute violence est inhumaine aussi je m’oppose à la violence et la rejette de ma vie.
Je ne servirai l'armée sous aucune condition et j’appelle chacun à en faire autant. J’appelle tout le monde à exprimer sa solidarité et à résister à la militarisation et à la guerre par l'action non-violente.

Mehmet Tarhan le 27 octobre 2001 à Ankara.

Il est admis que les bombes lâchées sur la population afghane sont le résultat des meurtres de centaines de personnes aux USA du fait des avions crashés sur les Twin Towers. Il est attendu que tout le monde s'associe à l’attaque contre la population afghane. Je refuse toute violence et je crois qu’en joignant ou approuvant un quelconque événement de violence signifie prendre la responsabilité d’ouvrir la porte à d’autres actes de violence et de nouveaux trauma pour ceux qui les approuvent. Je pense que les guerres sont la création des états pour montrer leur puissance et sont une violation fondamentale du droit de vivre. Quelles qu'en soient les raisons, violer ce droit est un crime et aucun accord international ne peut le légitimer. C’est pourquoi je déclare mon refus de toute implication dans ce crime. Je ne servirai aucun des dispositifs militaires.
Une humanité épurée de la violence et des luttes de pouvoir manque, une humanité qui soit sans frontière et en paix avec la nature. Le fait que cette humanité n'existe pas en ce moment ne change rien à mes opinions ni à mes engagements pour la créer.
Je ne crois pas à la nécessité de l'état et je ne ressens d’appartenance pour aucun état. Je ne veux jamais renforcer les forces militaires par ces actes appelés devoir du citoyen. L’état me revendiquant comme citoyen veut m’incorporer dans son armée pour que je devienne une machine à tuer. Ils veulent m’impliquer dans le crime et me faire complice du crime auquel je m’oppose.
En tant qu individu, je ne servirai aucune armée ou autres avatars de l’état. Je signifie que devoir m’en excuser est une insulte à ma personne et je refuse toute dispense et autre report.
Je refuse le service militaire dans son ensemble. J’appelle donc chacun à ne pas rejoindre l'armée, à ne pas accepter d’aménagements bureaucratiques, à refuser tout mécanisme de contrôle par l’état via MERNIS* et le numéro de taxation. J’en appelle à tous pour être solidaires des actions non-violentes.
® Une manière d arrêter la guerre est de lui refuser sa main d œuvre.
® Toute violence est un crime contre l humanité.

* MERNIS est l’abréviation d’un système de fichage pour chaque citoyen de la république turque. MERNIS devrait couvrir l’ensemble du pays d’ici quelques années. Notre numéro MERNIS nous sera demandé à chaque utilisation de la carte bancaire, à chaque action financière ou légale. Ainsi, le gouvernement pourra suivre à la trace la vie de chaque individu.

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Taiwan : premier pays asiatique proposant un service civil d’objecteur de conscience  ?

Bien qu’en 1997, le ministre de la Défense ait signifié : “ Un service civil ne peut pas être autorisé ” , c’est en janvier 2000 que la loi sur le service civil est votée. Sa mise en place date de juillet 2000. Voilà qui change des peines allant jusqu’à 7 ans d’incarcération. 4 ans d’emprisonnement d’affilé étant nécessaire pour avoir une chance d’être ensuite exempté de service militaire. Certains se sont vu incarcérés jusqu’à 45 ans par peines répétées de moins de 4 ans.

Ce n’est pas la lutte antimilitariste qui a permis la mise en place de ce service civil même si de nombreuses manifestations ont eu lieu devant le ministère de la Défense à cet effet. Le fait est que depuis 1987, l’armée Taiwanaise a vu ses effectifs réduits de 600 000 à 140 / 150 000 aujourd’hui et devrait descendre rapidement à 130 000. Il faut plus de 6 mois d’attente pour pouvoir être incorporé… Du débat qui a eu lieu sur le sujet depuis 1996, est ressorti que la mise en place d’un service civil ne contribuerait pas seulement à la meilleure protection des droits de l’humain en respectant le droit à l’objection de conscience mais bénéficierait à toute la société taiwanaise (meilleurs services publiques à moindre frais via l’exploitation de la main d’œuvre composé des objos ! !). Si les objos sont effectivement totalement exempt de soumissions à l’autorité militaire, le service auquel ils sont soumis est de 33 mois au lieu des 22 qu’effectuent les militaires. Ils doivent écrire une déclaration d’objection et leur organisation religieuse doit se porter garante de deux ans de pratiques du demandeur et de la validité de son objection pour raisons religieuses. L’application doit passer alors entre trois organismes filtrant les demandes. L’objection de conscience pour raison de pacifisme et d’antimilitarisme n’est donc pas reconnue.

Bref, un an après la mise en application de la loi, seuls 31 objecteurs de conscience effectuent un service civil dont 27 témoins de Jéhovah et 3 moines bouddhistes.